Dans le cadre de la semaine de la poésie, l’auteure Véronique Pittolo a rencontré les élèves de deux classes du lycée Virlogeux, l’une de seconde et l’autre de première. Ce projet a été possible grâce à la subvention de la Région.

Les élèves avaient travaillé sur une sélection de textes issus de plusieurs de ses ouvrages : Monomère et maxiplace, ralentir Spider, une jeune fille dans tout le royaume, Toute résurrection commence par les pieds.

Elle a partagé avec eux son parcours, son mode d'écriture, les sujets qu'elle investit et son ancrage dans les questions contemporaines de la famille, du couple, du féminisme, de la culture...

Voici quelques-unes de ses réponses à leurs questions et de ses réflexions autour de la poésie contemporaine.  

Être auteur

Être auteur, c’est être libre de créer un monde, un univers. C’est un labeur constant mais qui permet de pouvoir réfléchir avec ses propres codes.

Être auteur suppose peut-être une certaine fragilité affective, il cherche à être aimé à travers ses textes.

L’écriture

L’écriture est venue de la lecture, dans une famille où on lisait peu. Lisez si vous voulez écrire !

Pourquoi j’ai choisi le vers libre ? On a chacun un rythme pour écrire. Ma respiration à moi, c’est d’écrire des phrases, des phrases précises entre le ver et la narration. Je travaille beaucoup chacune de mes phrases pour leur donner du rythme. Certaines d’entre elles sont proches des aphorismes. Rien n’est au hasard dans la poésie. Le blanc, dans mes textes, ce sont des pauses, des respirations.

A l’école, la poésie, c’est des vers. Aujourd’hui, l’auteur fait exploser tout çà. La poésie est plus ouverte aujourd’hui. Moi, mon unité, c’est la phrase, la phrase la plus précise possible. Mes textes sont d’une forme hybride.  J’aime les effets de chute, de rupture. J’essaie d’ouvrir des portes de réflexion.

La poésie est une exploration permanente des possibilités du langage, c’est exprimer des choses avec le langage qui vous convient.  C’est être libre dans son écriture. La poésie contemporaine est transgenre.

L’auteure parle de poésie debout.

Le choix des sujets

Je parle de personnages qui existent déjà, issus des fictions enfantines, de la Bd, des séries. Je ranime des personnages un peu éteints.  J’essaie de leur redonner vie.

La figure féminine, la solitude de femme sont aussi des thèmes très présents chez moi.

Je suis une enfant de la littérature, du cinéma et de la télévision. Les thèmes des poètes d’aujourd’hui sont très différents de ceux de la poésie classique. Tout est possible !  

Le jeu est présent dans beaucoup de mes textes, jeux vidéos, jeux de carte, jeux des 7 familles, … (Dans Monomère et Maxiplace, je m’interroge sur comment je me construis à partir des cartes que j’ai en main).

Le combat des femmes

Le combat des femmes est permanent. Je suis pour le féminisme. On est féministe, point. Il n’est pas possible d’être féministe à la petite semaine.